Yves Gibeau (1916-1994)
Yves Gibeau (3 janvier 1916 à Bouzy (Marne) - 14
octobre 1994), écrivain.
Fils de militaire, il ne connaîtra jamais son père. Il sera
reconnu et élevé par un sergent de l’infanterie coloniale. Yves Gibeau passe une partie de sa jeunesse sous l'uniforme de 1934 à 1939.
D'abord enfant
de troupe aux Andelys puis à Tulle, puis soldat, il est fait prisonnier
de guerre en 1940 à Dunkerque et envoyé au Stalag XI B en Prusse
orientale. Il est rapatrié d'Allemagne en 1941 et gagne ensuite sa vie à l'aide
de petits boulots. Il exerce quelques temps le métier de chansonnier, devient
par la suite journaliste à Combat puis rédacteur en chef du journal
Constellation.
Il avait conservé de son expérience sous les drapeaux des convictions résolument
pacifistes et une haine tenace de la chose militaire.
Auteur de nombreux livres, dont Le Grand Monôme en 1946, qui lui vaut une bourse Blumenthal, La Fête continue (1950), Les Gros Sous (1953), ou La Ligne droite (qui obtient le Grand Prix de Littérature sportive en 1957), La Guerre, c'est la guerre (1961). Dans son ouvrage le plus connu, Allons, z'enfants... (1952), il revient sur son passé d'enfant de troupe en décrivant non sans un certain parti pris un milieu où il met en évidence la bêtise et la brutalité. 300 000 exemplaires seront vendus dès sa parution. Ce livre sera adapté à l’écran par Yves Boisset en 1970.
Son dernier livre Mourir idiot (1988) retrace sa vie et sa
retraite dans son presbytère, à Roucy, où Yves Gibeau restera à partir de 1981 jusqu’à sa mort en
1994. Cruciverbiste, il a tenu pendant plusieurs années la rubrique mots croisés du journal l'Express.
C’était un passionné de sport, fervent amateur de bicyclette, mais aussi un grand collectionneur,
marqué par sa région, la littérature, le cinéma, il arpentera toute sa vie le chemin des Dames.
Un prix littéraire porte son nom, le prix Yves Gibeau qui est décerné par un jury
composé de collégiens et lycéens volontaires. Le jury récompense une oeuvre littéraire parmi cinq
ouvrages d'auteurs contemporains parus en édition de poche.
Décédé le 14 octobre 1994, Yves Gibeau a tenu à être enterré dans le cimetière de la vieille ville de Craonne qui a été détruite pendant la Première Guerre mondiale